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ces différens objets portent fort rarement, soit des dates, soit des noms de souverains qui puissent servir à assigner leur époque précise, nous ne saurions affirmer que les individus auxquels ces noms purent appartenir, vécurent soit avant, soit après Cambyse, ni induire de la lecture de ces mêmes noms seuls, que l’écriture phonétique remonte aux plus anciennes époques de l’histoire égyptienne : mais il nous suffit de prouver dans ce chapitre, que les signes hiéroglyphiques phonétiques furent employés à la transcription des noms propres appartenant à la langue égyptienne. Nous ferons ainsi un pas de plus dans la connaissance générale du système hiéroglyphique, et l’on rejettera alors une opinion erronée qu’on s’est trop hâté d’énoncer après la publication de ma Lettre à M. Dacier ; opinion selon laquelle l’écriture hiéroglyphique phonétique n’aurait été employée par les Égyptiens qu’à la seule transcription des mots et noms propres étrangers à la langue égyptienne.

En étudiant le très-grand nombre de noms propres égyptiens que les auteurs et les monumens grecs nous ont conservés écrits en lettres grecques, on doit pressentir que, dans les noms propres égyptiens écrits en hiéroglyphes, noms qui vont devenir ici l’objet de notre étude, nous allons retrouver les noms propres hiéroglyphiques des dieux que nous connaissons déjà sous trois formes distinctes ; car les noms égyptiens d’individus des deux sexes, que les auteurs ont mentionnés, sont presque tous évidemment composés des