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Ce nom divin[1] est toujours formé, 1.o du carré strié ou non strié ; 2.o du segment de sphère ; 3.o de la chaîne ou nœud suivi du caractère dieu, qui termine, comme signe d’espèce, tous les noms propres hiéroglyphiques des dieux. Le premier signe est un ou un , et le second un , dans tous les noms propres grecs et romains transcrits hiéroglyphiquement ; j’ai trouvé le troisième, la chaîne ou nœud dans plusieurs noms propres et dans des mots où ce signe est nécessairement un Hori, ϩ, (H) ; le nom hiéroglyphique du dieu compagnon de Cnèph, se lit donc aussi ⲡⲧϩ, Ptàh ou ⲫⲧϩ Phtah ; c’est lettre pour lettre le nom copte thébain ⲡⲧⲁϩ et le copte memphitique ⲫⲑⲁϩ, abstraction faite de la voyelle médiale, qui est supprimée conformément à la marche habituelle du système d’écriture hiéroglyphique.

Ces rapprochemens et sur-tout cette lecture suffiraient pour établir à la rigueur que la divinité dont il s’agit ici est bien le dieu Phtha, fils de Cnèph ou d’Amon-Cnouphis ; mais il reste encore une preuve décisive et de ce fait et de la réalité de ma lecture.

Parmi les titres que le décret de Rosette donne au roi Ptolémée Épiphane, se trouve celui de chéri par Phtha, bien aimé de Phtha, Ηγαπημενος υπο του Φθα ; le groupe du texte hiéroglyphique répondant à ce titre est parfaitement déterminé, et ce groupe (Tabl. gén. n.o 352) contient, et dans le même ordre, les mêmes signes

  1. Voyez le Tableau général, n.o 48.