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Dans les textes qui se rapportent à des femmes, le céraste disparaît, pour faire place aux deux sceptres affrontés, forme très-ordinaire du Σ ; c’est le copte ⲏⲉⲥ ou ⲏⲁⲥ à elle. (Tabl. gén. n.o 20.)

Le pronom, complément indirect, de la seconde personne masculine, est rendu par deux hiéroglyphes, la ligne brisée ou la ligne horizontale et le bassin à anneau, ou  ; ce qui produit ⲛⲕ, le pronom copte ⲛⲁⲕ. (Tabl. gén. n.o 18.)

Dans la langue copte, les pronoms simples et isolés  ; ϥ et , que nous avons aussi retrouvés dans les textes hiéroglyphiques, sont placés entre l’article déterminatif et le nom, et forment ainsi une espèce d’article déterminatif possessif, qui tient la place de nos mots son, sa, ses, notre, votre, leur, &c. On emploie, par exemple, la forme ⲡⲉϥⲥⲟⲛ, le de lui frère, en parlant d’un homme, et ⲡⲉⲥⲥⲟⲛ le d’elle frère, en parlant d’une femme. Dans les textes hiéroglyphiques, au contraire, les pronoms ϥ et (le céraste et les deux sceptres), au lieu d’être préfixes ou infixes comme dans le copte, se placent à la fin du nom comme en hébreu et en arabe. Il n’est presque point, en effet, de stèle funéraire (et le nombre de ces monumens est très-multiplié à Paris) qui n’offre plusieurs fois les groupes hiéroglyphiques déjà analysés, père, mère, fils, fille, frère ou sœur, affectés de ces pronoms affixes, et inscrits vers la tête d’enfans des deux sexes rendant hommage à leurs parens défunts ; ces groupes gravés au Tableau général n.os 249, 252 &c., se lisent sans difficulté :