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que présente une inscription hiéroglyphique inédite du musée royal, relative, je crois, à une victoire de char dans des jeux publics, et portant une date de l’an xx, nous fait connaître comme un homophone du Σ, un signe qui, combiné avec la ligne brisée reconnue pour le N phonétique ordinaire, exprime, dans tous les textes hiéroglyphiques, l’idée de frère. Ce groupe se lit ⲥⲛ ; et en copte les mots ⲥⲁⲛ et ⲥⲟⲛ signifient également frère.

L’idée roi est très souvent rendue, dans les textes hiéroglyphiques, par une plante dont l’espèce n’est point facile à déterminer, par un segment de sphère, et par la ligne brisée ou simplement la ligne horizontale. La plante est un des homophones du trait recourbé Σ ; le segment de sphère est un Τ, et la ligne brisée ou horizontale, un Ν : nous avons ici le mot ⲥⲧⲛ, qui est la charpente même des mots coptes, ⲥⲟⲩⲧⲉⲛ (Memph.) ⲥⲟⲩⲧⲱⲛ (Th. M.), ⲥⲟⲟⲩⲧⲛ (Theb.) regere, dirigere. J’ajoute que la transcription hiératique de ce groupe offre la plus frappante analogie avec celui qui, dans le texte démotique de Rosette, exprime le mot grec Βασιλευς roi ; groupe qu’on chercherait vainement à lire ⲡⲟⲩⲣⲟ, ⲡⲣⲣⲟ, ⲡⲏⲣⲁ, ⲡⲉⲣⲣⲁ ou ⲫⲟⲩⲣⲟ, comme on a cru d’abord pouvoir le faire. Le groupe hiéroglyphique répondant aux mots coptes ⲡⲣⲣⲟ, ⲡⲣⲣⲁ, ⲟⲩⲣⲟ, est tout différent, et se lit simplement

    ϫⲣⲙⲟⲩⲧ a été transcrite par les Grecs, sous la forme de θερμουΘις, comme je l’établirai ailleurs.