THOTH TRISMÉGISTE,
Le personnage mythique à tête d’épervier, figuré sur cette planche, remplit, dans les scènes religieuses sculptées sur les grands monuments de l’Égypte, des fonctions analogues à celles du dieu qu’à sa tête d’Ibis on n’a pu méconnaître pour l’Hermès égyptien, appelé Thoyth ou Taut par les écrivains grecs et latins. Le dieu Hiéracocéphale et le dieu Ibiocéphale sont représentés dans les bas-reliefs des appartements de granit au palais de Karnac, instruisant un roi d’Égypte placé au milieu d’eux[1]. Ce roi est Philippe, dit Aridée, le successeur d’Alexandre-le-Grand ; sa légende royale, placée au-dessus de sa tête, porte en effet : Le Roi, chéri d’Amon-ra, approuvé par le Soleil, fils du Soleil, Philippe[2]. Dans le même bas-relief ce prince est d’abord purifié par le dieu Hiéracocéphale et le dieu Ibiocéphale[3], qui versent au-dessus de sa tête l’eau sainte s’échappant de deux vases. La même scène existe au palais de Medinet Abou[4] ; mais le roi purifié est ici un des anciens pharaons dont on n’a point copié la légende royale ; cette scène est également reproduite dans les bas-reliefs qui décorent le portique du grand temple de Philæ[5]. L’eau sortant des vases, qu’épanchent les deux divinités, est entremêlée des signes symboliques de la vie divine et de la bienfaisance. À Esné enfin, les personnages Hiéracocephale et Ibiocéphale sem-
- ↑ Descript. de l’Égypte, A., vol. III, pl. 34, no 1.
- ↑ Cette légende est très-incorrecte dans la Description de l’Égypte. Un dessin très-soigné en a été fait sur les lieux par M. Huyot, qui a bien voulu me le communiquer. Voyez, pour le règne illusoire de ce prince sur l’Égypte, l’ouvrage de mon frère, Annales des Lagides, tome I, page 241 à 306.
- ↑ Descript. de l’Égypt., A., vol. III, pl. 34, no 1. On a, par erreur, donné sur cette planche une tête d’épervier, au lieu d’une tête d’Ibis, au personnage de gauche, comme prouve la légende placée au-dessus de sa tête, et qui est celle d’Hermès Ibiocéphale.
- ↑ Idem, A., vol. II, pl. 13, no 1.
- ↑ Idem, A., vol. I, pl. 10, no 2.