OOH, POOH, OOH-ENSOU.
Ces peuples anciens attribuaient à l’influence des astres en général, et à celle de la Lune en particulier, la cause de tant de phénomènes physiques, qu’en mettant même à part tout ce qui peut avoir trait à leur croyance relativement à l’astrologie judiciaire proprement dite, la plupart des opérations de l’agriculture, et une foule d’usages civils ou domestiques ne se pratiquaient jadis que lorsqu’on avait préalablement reconnu dans quelle phase se montrait celle de toutes les planètes qui, après le Soleil, était censée réagir d’une manière plus puissante et plus active sur le globe terrestre et sur les êtres qui l’habitaient. Dans l’Égypte surtout, où l’astronomie fit de bonne heure des progrès remarquables, dans une contrée où cette science, placée à la tête des connaissances utiles, régla toujours (même à l’époque où la faiblesse humaine en appréciait bien plus les aberrations que les données positives) presque tous les mouvements du corps social, le culte du Dieu-Lune fut nécessairement très-répandu ; et si certaines préfectures de l’Égypte adoraient des divinités spéciales, chaque nome éleva des autels au dieu Pooh, Ooh ou Ooh-ensou, le génie qui présidait au cours de l’astre lunaire.
Cette généralité du culte rendu au Dieu-Lune dans l’ancienne Égypte, explique le nombre considérable d’images de cette divinité réunies dans les collections publiques et particulières. Ces figurines sont de matières diverses. Il en existe en terre émaillée bleue ou verte ; en bois doré, en argent et en bronze : la plupart représentent le dieu Pooh, tel qu’on le retrouve sur les bas-reliefs des temples, casqué, enveloppé d’un vêtement étroit, et la tête surmontée du disque et du croissant combinés. Souvent aussi on a placé dans ses mains le fouet, le sceptre recourbé et le nilomètre (voy. pl. 14 (H), nos 1 et 3) ; mais quelques-unes de ces images, surtout celles de bronze, offrent souvent des particularités dignes d’être notées.