Chnouphis, et nous citerons d’abord une belle stèle rapportée de Thèbes par lord Belmore[1], et un bas-relief sculpté sous le portique du grand temple de Philæ, et représentant Ptolémée Évergète II offrant l’encens à Chnouphis et à la déesse Saté, assise à côté du dieu[2]. Dans un temple beaucoup plus ancien, celui du dieu Chnouphis, à Éléphantine, monument du règne d’Aménophis II, de la XVIIIe dynastie, on voit Saté[3] qui présente elle-même le pharaon à Ammon-Chnouphis ; plus loin la déesse reçoit, à la suite du même dieu, les offrandes du monarque[4].
Le culte de Saté exista donc en Égypte du temps des Grecs, comme sous les rois de race égyptienne : c’était une des plus anciennes divinités du pays.
L’image de cette déesse (pl. 19) est extraite de la Description de l’Égypte[5]. Les chairs sont peintes en rouge, contre l’habitude des Égyptiens, qui n’attribuent ordinairement cette couleur qu’aux divinités mâles. Mais la stèle coloriée de lord Belmore donne aux chairs de la déesse cette même teinte rouge, et cette concordance prouve, dans cette occasion, en faveur de l’exactitude du dessin publié dans la Description de l’Égypte. Saté tient dans ses mains l’emblème de la vie, et le sceptre terminé par une fleur de lotus, commun à toutes les déesses. Les ailes de vautour que les Égyptiens attribuèrent aux déesses mères[6] du premier, du second et du troisième ordre, sont reployées et enveloppent sous leurs replis les cuisses et les jambes de Saté.
- ↑ Ce monument colorié représente huit magistrats qualifiés d’auditeurs dans le prétoire de justice, adressant leurs supplications à quatre divinités, Phtha, Chnouphis-Chnoumis, Saté et Anouké.
- ↑ Description de l’Égypte, Antiquités, vol. I, pl. 16, no 1.
- ↑ Idem, pl. 37, no 2.
- ↑ Idem, pl. 37, no 1.
- ↑ Idem, pl. 16, no 1.
- ↑ Voir l’explication de notre planche 6 quater.