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qu’après elle ; et cela seul prouve le haut rang d’Anouké dans le panthéon égyptien.

Divers bas-reliefs offrent la représentation complète de tous les personnages de la famille d’Ammon ; parmi eux se trouve la déesse figurée sur cette planche, et son nom hiéroglyphique (A), composé de trois caractères phonétiques, suivis du signe de genre et du caractère d’espèce déesse, se lit Ⲁⲛⲕ ⲧ (ⲛⲟⲩⲧⲉ) Ank ; c’est l’orthographe égyptienne du nom divin que les Grecs ont écrit Άνουκις, en ajoutant une finale grecque.

Les chairs de la déesse Anouké sont habituellement peintes en rouge ; sa coiffure, la partie supérieure du pschent, est flanquée de deux cornes, et le sceptre qu’elle tient dans sa main est terminé par une fleur de lotus épanouie. Les ailes que les Égyptiens attribuèrent à la plupart de leurs déesses du premier et du second ordre, sont ici reployées, et enveloppent les parties inférieures du corps d’Anouké.

Cette divinité, qui paraît avoir été fille d’Amon-Cnouphis, est sa compagne assidue dans beaucoup de bas-reliefs religieux ; un tableau sculpté sous le portique du grand temple de Philæ, représente Ptolémée Évergète II offrant l’encens à Cnouphis et à la déesse Anouké assis sur leurs trônes. Dans le temple de Cnouphis à Éléphantine, la déesse présente elle-même au dieu le pharaon Aménophis II ; plus loin, cette déesse accompagne Ammon-Cnouphis, auquel le roi fait l’offrande de quatre taureaux[1].

J’ai recueilli sur une stèle un second nom hiéroglyphique (B) de la Vesta égyptienne ; mais celui-ci se rapporte plus spécialement à un emblême de la déesse, dont il sera question dans la suite.

  1. Description de l’Égypte, Antiquités, vol. I, pl. 37, no 1.