était convenable de composer son image symbolique des diverses classes d’êtres qu’anime son souffle créateur. On y remarque, en effet, un épervier, un lion et un crocodile ; c’est-à-dire un type des trois classes d’animaux qui peuplent les airs, la terre et l’eau.
Les deux plumes de la coiffure sont surmontées de deux serpents à tête de lion, qui laissent échapper deux jets de lumière, représentée par une suite de petits triangles, qui servent en quelque sorte d’encadrement à la figure Panthée. Ces serpents se rapportent, sans aucun doute, aux quatre déesses à tête de lion, qui versent aussi la lumière, compagnes ordinaires d’Amon-Ré dans plusieurs scènes symboliques. Il en sera question dans la partie du Panthéon relative aux animaux sacrés et aux emblèmes des dieux.
Amon-Ré est figuré selon la forme A de notre cinquième planche, sur un bas-relief de Thèbes[1] ; c’est un abrégé de la précédente.
Une troisième figure Panthée d’Amon-Ré, à peu près semblable à la première, décore la partie antérieure du fameux torse égyptien du Musée Borgia, qui appartient aujourd’hui à la propagande ; elle porte la simple légende, Seigneur suprême ; la face humaine du dieu est flanquée de plusieurs têtes d’animaux différents ; on y remarque celle d’un taureau, d’un lion, d’un bélier, d’un crocodile et d’un épervier. Cette réunion d’êtres si différents de nature, pour représenter la puissance démiurgique, s’explique par l’idée que les Égyptiens se formaient de Dieu : « Ils le considéraient comme la cause première de la génération, le principe de la nature entière, comme un être antérieur à toutes choses, et qui comprend toutes choses en lui-même[2]. »
Le titre le plus ordinaire des rois égyptiens, et des grands personnages, fut celui de consacré à Amon-Ré roi des dieux, ou de purifié par Amon-Ré, roi des dieux. C’était la divinité protectrice des pharaons, celle qui recevait leurs plus riches offrandes, et à laquelle ils consacrèrent les plus beaux monuments.