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AMON-GÉNÉRATEUR, MENDÈS.

(pan, priape.)
Planche 4

L’image du dieu figuré dans cette planche, est très-multipliée sur les édifices religieux de Thèbes et du reste de l’Égypte. Elle occupe le sanctuaire de Karnac, le plus magnifique des monuments de l’ancienne capitale ; les hommages et les adorations dont cette image est l’objet, prouvent qu’elle représente une des plus grandes divinités Égyptiennes.

Ses chairs sont de couleur bleue, et sa coiffure est surmontée de deux longues plumes peintes de diverses couleurs, comme celle du dieu Amon-Ré (pl. 1.) ; une longue bandelette[1] s’échappe de cette même coiffure et pend jusques aux pieds de l’une et de l’autre divinité ; et ces similitudes se trouvent complétées par la ressemblance de leurs légendes hiéroglyphiques ; celle (no 1) du dieu qui fait le sujet de cet article, signifie, le dieu Amon (Ⲁⲙⲛ ⲛⲟⲩⲧⲉ) seigneur des régions du monde, et ne diffère de celle du Démiurge Amon-Râ ou Amon-Ré (pl. 1.), que par l’absence de la dernière syllabe RA.

Les planches numérotées 1 et 4, offrent donc la représentation d’une seule et même divinité, Amon, Amen, Amoun ou Ammon, considérée sous deux points de vue différents. Le Démiurge, la Lumière éternelle, l’Être premier qui mit en lumière la force des causes cachées, se nomma Amon-Ra ou Amon-Ré (Amon-Soleil.), (pl. 1, 2, et 5.) ; et ce créateur premier, l’esprit démiurgique, procédant à la génération des êtres, s’appela Amon, et plus particulièrement Mendès : cette planche représente le Démiurge générateur, caractérisé d’une manière spéciale, et qui ne permet aucune incertitude.

Étienne de Byzance[2] parle en ces termes de la statue du dieu qu’on adorait à Panopolis : « Là, existe, dit-il, un grand simulacre du dieu,

  1. Consulter, sur l’usage de ce cordon ou bandelette, Hérodote, liv. II, §. 48, et la planche 11 de la Description de l’Égypte, Ant., vol. II.
  2. De Urbibus, au mot Πανὸς πόλις.