TÉSONÉNOUFÉ ; TÉSONÉNOFRÉ.
Nul signe particulier ne distingue la déesse figurée dans notre planche 40, des nombreuses déesses égyptiennes auxquelles conviennent également le disque solaire, distinction ordinaire des Héliades, les cornes de vache, symbole de la nutrition ou de la qualité de déesse Nourrice, le modius, symbole de l’Abondance, qui surmontent la coiffure formée d’un vautour les ailes éployées, constant emblème de la maternité. La légende hiéroglyphique seule peut, en nous donnant son nom propre, faire distinguer cette déesse de Mouth, d’Hathor, d’Isis, de Ritho, de Natphé et de toutes les autres déesses mères en général.
Le nom entier de la divinité dont cette planche reproduit l’image se lit (lég. no 4) ⲧⲑⲥⲱⲛⲉ ⲛⲟϥⲣ[1], Tésoné-nofré ou Tésonénoufé ; et ce nom signifie textuellement la sœur-bonne, la bonne-sœur. Les légendes nos 1, 2 et 3 en offrent les différentes variantes et toutes les abréviations.
Tésonénofré fut, selon les mythes sacrés, l’épouse et la compagne fidèle du dieu Haröeri, l’Apollon égyptien ; et le nom même de Bonne-sœur que portait la déesse dut, sans aucun doute, la faire assimiler par les Grecs à leur Artemis, Diane, qui secourut efficacement sa mère, Latone, lorsque celle-ci accoucha de son frère Apollon. Diverses légendes de Tésonénofré prouvent en effet que, dans l’opinion même des Égyptiens, cette déesse ne fut qu’une modification de Tafné, l’une des formes de Bubastis, la Diane ou Artémis égyptienne.
Toutefois dans les traditions du nome Ombite, l’un de siéges principaux du culte d’Haröeri, son épouse, Tsonénofré, n’était point sa sœur de père, puisque le dieu y était donné comme fils de Sév (Cronos ou Saturne), tandis qu’on y traitait la déesse de fille du dieu Phré ou fille du soleil. Cette filiation résulte de la légende no 1 copiée dans le grand temple d’Ombos à côté de l’image même de la déesse : ⲧⲑⲥⲱⲛⲑ ⲛⲟϥⲣ ⲛⲑⲃ ⲛⲃⲓ ⲧⲥⲓ ⲙⲡⲣⲏ ⲛⲑⲃ ⲛⲧⲡⲑ ϩⲟⲛⲧ ⲛⲛⲑⲛⲧⲣ ⲛⲓⲃⲓ, Tésonénofré dame d’Ombos, Fille du soleil, dame du ciel, rectrice de tous les dieux. La même descendance a été exprimée dans la légende no 5.
Cette fille du soleil faisait partie de la seconde des deux triades divines
- ↑ Le groupe hiéroglyphique phonétique formé du téorbe, du céraste et de la bouche, ⲛϥⲣ, répond dans tous les textes hiéroglyphiques aux deux adjectifs coptes ⲛⲟϥⲣⲑ et ⲛⲟⲧϥⲑ indistinctement.