est Atmou, après lequel sont assis les dieux et déesses de la seconde et de la troisième classe, que nous venons de citer. Le texte explicatif de cette scène symbolique, transcrit sur notre planche 26 (C), no 2, porte en effet : Ceci est l’image de l’épervier divin dans la bari ; la couronne des régions supérieures est sur sa tête ; il est honoré par Atmou, Sôou, Tafné, Sèb, Netphé, Osiris, Horus, Isis et Néphtys. L’étude des monuments égyptiens nous a d’ailleurs appris que, dans toute peinture ou tout bas-relief, l’ordre dans lequel les divinités sont placées indique invariablement le rang et l’importance relative de chacune d’elles.
Il faut donc, d’après les faits précédemment exposés, considérer Atmou comme le chef des dieux de la seconde classe, et le placer immédiatement après le dieu Phré, le dernier des dieux de la première, dans le système théogonique égyptien, divinité avec laquelle Atmou se montre partout dans une liaison fort intime sous le rapport des attributions et des emblêmes ; ses titres les plus ordinaires : Dieu grand[1], seigneur du monde matériel[2] ; Dieu grand, seigneur du ciel[3], l’assimilent en général aux êtres mythiques les plus importants, mais au dieu Phré ou le Soleil en particulier.
Il y a plus, un grand nombre de monuments démontrent l’identité de Phré et d’Atmou, ou, en d’autres termes, établissent clairement qu’Atmou n’est qu’une des nombreuses formes du dieu Phré qui, lui-même, n’était qu’une forme sensible d’Amon-Ra.
Notre planche 26, calquée sur une magnifique momie du Musée de Turin, nous offre ces deux divinités réunies en une seule, comme ne permet point d’en douter la légende hiéroglyphique ⲣⲏ-ⲧⲙⲟⲩ ⲙⲟⲩⲧⲉ ⲛⲏⲃ-ⲧⲟ, le dieu Ré-Tmou, seigneur du monde matériel, inscrite au-dessus de ce personnage, dont la tête est celle de l’oiseau sacré du Soleil, l’épervier, unie à un corps humain, et dont les chairs sont de couleur verte, teinte souvent affectée au corps entier du dieu Atmou, lorsqu’on le représente sous une forme tout humaine[4]. Le fouet placé dans la main droite du dieu, et le pedum ou sceptre à crochet, qu’il tient de la gauche, expriment assez clairement les attributions incitatrices et modératrices de cette double divinité. La fille aînée du dieu Phré, la déesse Vérité ou Justice (Thmei), caractérisée par la plume d’autruche fixée à sa coiffure au moyen d’un riche diadème, obombre le dieu de ses ailes étendues, et rappelle l’idée