Page:Champollion - Panthéon égyptien, 1823.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.

DJOM, DJEM ou GOM.

(sem, chôn, l’hercule égyptien.)
Planche 25 (A)

La valeur phonétique de la sorte de plume, ou feuille arrondie à sa partie supérieure, qui est le premier signe du nom hiéroglyphique du personnage que nous considérons comme l’Hercule égyptien, étant encore inconnue, il devient très-difficile de décider, parmi les diverses transcriptions du nom égyptien de ce dieu données par les auteurs classiques, laquelle est la plus exacte, et celle qu’il conviendrait d’adopter définitivement : selon les uns, le nom d’Hercule, en langue égyptienne, était Chôn (ΧΩΝ)[1] ; selon d’autres, ce fut Gignôn ou Gigon ; ΓΙΓΝΩΝ, οι δὲ ΓΙΓΩΝ[2] ; enfin, d’après l’extrait du Canon des rois thébains par Ératosthène, il semblerait que ce même nom était Σεμ, puisque, dans ce texte important, on interprète le nom du pharaon Σεμφρουκρατης par Hercule Harpocrate. Jablonski[3] a pensé que les noms Χων et Σεμ n’étaient que des altérations du mot égyptien ϫⲱⲙ (Djôm ou Gôm) qui, dans les composés, prend aussi en effet la forme de ϫⲉⲙ (Djem) et exprime les idées force et puissance. Ce rapprochement présente tous les caractères de la probabilité : nous n’en adopterons toutefois les conséquences que provisoirement. Le nom de l’Hercule égyptien se terminant par une voyelle ou une diphtongue dans l’écriture sacrée, et paraissant peindre plutôt les sons sou, soou ou gaôu, que djom ou djem, le hasard peut, d’un instant à l’autre, décider cette question, en nous fournissant le moyen de déterminer la véritable valeur alphabétique du premier hiéroglyphe de ce nom divin.

Il est possible aussi que ce dieu eût, comme une foule d’autres, plusieurs noms différents, de la même manière qu’on le représentait sous des formes et avec des attributs très-variés. La planche ci jointe nous

  1. Etymologicum magnum.
  2. Hesychi, Lexicon.
  3. Pantheon Ægyptiorum, lib. II, III, p. 188.