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AHA, AHI, AHÉ ou ÉHÉ,

la vache divine.
Planches 23 (D), (E)

Le taureau, le bœuf et la vache, qui vivent dans des climats si opposés, jouent aussi un grand rôle dans le système cosmogonique et les croyances religieuses de nations qui sont d’origines différentes ; l’Europe, l’Afrique et l’Asie, ont également compris ces animaux dans leurs rites, leurs symboles et leurs allégories ; et les voyageurs racontent qu’on montre encore au Japon, dans une pagode célèbre, un taureau d’or massif placé sur un autel : son cou est orné d’un collier précieux, et il frappe de ses cornes un œuf flottant sur la surface des eaux. Les docteurs du pays expliquent très-bien cette action : cet œuf, au temps du chaos, contenait le monde et flottait sur les eaux ; il se fixa sur une matière solide venue du fond de la mer à sa surface par l’attraction de la Lune ; et un taureau, dont ces docteurs ne disent pas l’histoire, fit sortir le monde de cet œuf en le frappant avec ses cornes : en même temps il anima l’homme par son souffle. Tous les mythographes ont aussi parlé, bien ou mal, du taureau et de la vache figures sur les monuments religieux des Égyptiens. Nous aurons bientôt l’occasion de montrer le taureau dans une scène symbolique très-intéressante pour l’explication de quelques traditions grecques ; nous nous occuperons d’abord de la vache divine qui se voit fréquemment dans les monuments de l’ancienne Égypte.

La dernière grande division des Rituels funéraires égyptiens, qui contient les oraisons et les supplications adressées au nom du défunt aux plus grandes divinités du pays, à celles qui tenaient le rang suprême dans les régions célestes, présente presque toujours, parmi les peintures qui la décorent, l’image d’une vache décorée d’ornements assez