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HATHÔR.

(athor, athyr, aphrodite, vénus.)
Planche 18

On a déjà vu les dieux Ammon-Cnouphis, Néith et Phtha se montrer tour-à-tour, sur les monuments, avec une tête humaine ou avec celle des divers animaux qui leur étaient consacrés. Cette alliance de différentes parties de quadrupèdes, d’oiseaux, d’insectes ou de reptiles, avec un corps humain, fut tout-à-fait dans l’esprit des anciennes nations orientales ; et les temples de l’Égypte, de l’Inde et de l’Éthiopie nous offrent une foule d’exemples de ces compositions bizarres et monstrueuses que repoussa constamment le goût plus épuré des Grecs.

Mais les Égyptiens qui cultivèrent les arts du dessin dans le seul but de les appliquer à l’expression de la pensée, et dont les peintures, les statues et les bas-reliefs n’étaient, en quelque sorte, que des caractères ou des phrases de la grande écriture monumentale, trouvèrent convenable, lorsqu’ils traçaient l’image d’un dieu, d’exprimer d’un seul trait sa qualité principale ou son attribution particulière, en métamorphosant la tête humaine, commune à toutes les divinités, en la tête de l’animal symbole de la qualité divine qu’on adorait dans chaque personnage mythique. Les Grecs se contentèrent de représenter ces animaux symboliques, placés aux pieds des dieux auxquels ils furent consacrés.

Notre planche 18[1] nous offre Hathôr, la Vénus égyptienne, ayant pour tête celle d’une vache ; la légende hiéroglyphique (no 1) : Hathôr, dame du Ciel, fille du Soleil, qui est constamment placée à côté de cette singulière image, ne permet aucun doute à cet égard.

Cette représentation d’Hathôr est souvent reproduite sur les monuments d’ancien style égyptien. Elle existe, par exemple, semblable à celle que nous publions ici, sur un grand bas-relief qui appartient à M. Prunelle de Lierre, et dont je dois un dessin très-exact à l’amitié de

  1. Indiquée, par erreur, sous le no 17 (C) dans le texte explicatif de la pl. 17 (A).