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protection. L’Égypte, disait S. A., devait être pour nous comme notre pays même ; et je suis persuadé que le vice-roi est très-flatté de la confiance que nos gouvernements ont mise dans son caractère, en autorisant notre entreprise dans les circonstances actuelles.

Je compte rester à Alexandrie jusqu’au 12 septembre : ce temps est nécessaire pour nos préparatifs. Les chaleurs du Caire, et une maladie assez bénigne qui y règne, baisseront en attendant. Le Nil haussera en même temps. J’ai déjà bu largement de ses eaux que nous apporte le canal construit par l’ordre du pacha, et nommé pour cela le Mahmoudiéh. Le fleuve sacré est en bon état ; l’inondation est assurée pour le pays bas ; deux coudées de plus suffiront pour le haut. Nous sommes d’ailleurs ici comme dans une contrée qui serait l’abrégé de l’Europe, bien reçus et fêtés par tous les consuls de l’Occident, qui nous témoignent le plus vif intérêt. Nous avons été tous réunis successivement chez MM. Acerbi, Rosetti, d’Anastazy et Pedemonte, consuls d’Autriche, de Toscane, de Suède et de Sardaigne. J’y ai vu aussi M. Méchain, consul de France à Larnaka en Chypre, très-recommandable sous tous les rapports, et l’un des anciens de l’expédition française en Égypte.

Nous sommes donc au mieux, et nous en