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avec l’Égypte, celle-ci ne pouvant plus les contenir sous sa dépendance que par un développement de forces militaires excessif et hors de toute proportion.

Un nouveau monde politique s’était en effet formé autour de l’Égypte ; les peuples de la Perse, réunis en un seul corps de nation, menaçaient déjà les grands royaumes unis de Ninive et de Babylone ; ceux-ci, visant à dépouiller l’Égypte d’importantes branches de commerce, lui disputaient la possession de la Syrie et se servaient des peuples et des tribus arabes pour inquiéter les frontières de leur ancienne dominatrice. Dans ce conflit, les Phéniciens, ces courtiers naturels du commerce des deux puissances rivales, passaient d’un parti à un autre, suivant l’intérêt du moment. Car cette lutte fut longue et soutenue ; il ne s’agissait de rien moins que de l’existence commerciale de l’un ou l’autre de ces puissants empires.

Les expéditions militaires du Pharaon Roi Chéchonk Ier et celles de son fils Roi Osorkon Ier, qui parcoururent l’Asie occidentale, maintinrent, pendant quelque temps, la suprématie de l’Égypte. Elle eût pu jouir longtemps du fruit de ses victoires si une invasion des Éthiopiens (ou Abyssins) n’eût tourné toute son attention du côté du midi. Ses efforts furent inutiles. Sa-