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modéré envers ses sujets, en assurèrent la durée.

Ses successeurs jouirent en paix du fruit de ses travaux et conservèrent en grande partie ses conquêtes, que le quatrième d’entre eux, nommé Rhamsès-Méiamoun, prince guerrier et ambitieux, étendit encore davantage ; son règne entier fut une suite d’entreprises heureuses contre les nations les plus puissantes de l’Asie. Ce roi bâtit le beau palais de Médinet-Habou (à Thèbes), sur les murailles duquel on voit encore sculptées et peintes toutes les campagnes de ce Pharaon en Asie, les batailles qu’il a livrées sur terre ou sur mer, le siège et la prise de plusieurs villes, enfin les cérémonies de son triomphe au retour de ses lointaines expéditions. Ce conquérant paraît avoir perfectionné la marine militaire de son époque.

Les Pharaons qui régnèrent après lui firent jouir l’Égypte d’un long repos. Pendant ces temps d’une tranquillité profonde, l’Égypte, tout en laissant s’assoupir l’esprit guerrier et conquérant qui l’avait animée sous les précédentes dynasties, dut nécessairement perfectionner son régime intérieur et avancer progressivement ses arts et son industrie ; mais sa domination extérieure se rétrécit de siècle en siècle, à cause des progrès de la civilisation qui s’était effectuée dans plusieurs de ces contrées par leur liaison même