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ferme aucune mine, mais qu’elle tirait des pays tributaires ou d’échanges avantageux avec les nations indépendantes, sortaient de ses ateliers travaillés sous diverses formes et changés soit en armes, en instruments, en ustensiles, soit en objets de luxe et de parure recherchés à l’envi par tous les peuples voisins. Elle exportait annuellement une masse considérable de poterie de tout genre, ainsi que les innombrables produits de ses ateliers de verrerie et d’émaillerie, arts que les Égyptiens avaient portés au plus haut point de perfection. Elle approvisionnait enfin les nations voisines de papyrus ou papier formé des pellicules intérieures d’une plante qui a cessé d’exister depuis quelques siècles en Égypte ; les anciens Arabes la nommaient berd ; elle croissait principalement dans les terrains marécageux, et sa culture était une source de richesse pour ceux qui habitaient les rives des anciens lacs de Bourlos et de Menzaléh ou Tennis.

Les Égyptiens n’avaient point un système monétaire semblable au nôtre. Ils avaient pour le petit commerce intérieur une monnaie de convention ; mais pour les transactions considérables, on payait en anneaux d’or pur, d’un certain poids et d’un certain diamètre, ou en anneaux d’argent d’un titre et d’un poids également fixes.

Quant à l’état de la marine à cette ancienne