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militaire ; cela formait le principal et le plus certain des revenus de l’État.

D’après les anciens historiens, on doit évaluer le revenu annuel des Pharaons, y compris les tributs payés par les nations étrangères, au moins de six à sept cents millions de notre monnaie.

Les artisans, les ouvriers de toute espèce, et les marchands, composaient la quatrième classe de la nation ; c’était la caste industrielle, soumise à un impôt proportionnel, et contribuant ainsi par ses travaux à la richesse comme aux charges de l’État. Les produits de cette caste élevèrent l’Égypte à son plus haut point de prospérité. Tous les genres d’industrie furent en effet pratiqués par les anciens Égyptiens, et leur commerce avec les autres nations plus ou moins avancées, qui formaient le monde politique de cette époque, avait pris un grand développement.

L’Égypte faisait alors du superflu de ses produits en grains un commerce régulier et fort étendu. Elle tirait de grands profits de ses bestiaux et de ses chevaux. Elle fournissait le monde de ses toiles de lin et de ses tissus de coton, égalant en perfection et en finesse tout ce que l’industrie de l’Inde et de l’Europe exécute aujourd’hui de plus parfait. Les métaux, dont l’Égypte ne ren-