Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/472

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

levées de soldats ; elles entretenaient régulièrement l’armée égyptienne sur le pied de 180,000 hommes. La première, mais la plus petite, des divisions de cette armée, était exercée à combattre sur des chars à deux chevaux, c’était la cavalerie de l’époque (la cavalerie proprement dite n’existait point alors en Égypte) ; le reste formait des corps de fantassins de différentes armes, savoir : les soldats de ligne, armés d’une cuirasse, d’un bouclier, d’une lance et de l’épée ; et les troupes légères, les archers, les frondeurs et les corps armés de haches ou de faux de bataille. Les troupes étaient exercées à des manœuvres régulières, marchaient et se mouvaient en ligne par légions et par compagnies ; leurs évolutions s’exécutaient au son du tambour et de la trompette.

Le roi déléguait pour l’ordinaire le commandement des différents corps à des princes de sa famille.

La troisième classe de la population formait la caste agricole. Ses membres donnaient tous leurs soins à la culture des terres, soit comme propriétaires, soit comme fermiers ; les produits leur appartenaient en propre, et on en prélevait seulement une portion destinée à l’entretien du roi, comme à celui des castes sacerdotale et