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Sous le rapport des recherches scientifiques qui en étaient l’objet principal, mes espérances ont été pour ainsi dire surpassées ; la richesse de mes portefeuilles ne laisse rien à désirer, et les dessins qu’ils renferment, éclaircissant une foule de points historiques, donnent en même temps des lumières du plus piquant intérêt sur les formes de la civilisation égyptienne jusque dans ses plus petits détails. J’ai recueilli enfin des notions certaines pour l’histoire générale des beaux-arts, et en particulier pour celle de leur transmission de l’Égypte à la Grèce.

C’était un devoir pour moi de m’efforcer d’enrichir la division égyptienne du musée royal de divers genres de monuments qui lui manquent, et de ceux qui peuvent compléter les belles séries qu’il renferme déjà. Je n’ai rien épargné pour atteindre ce but ; tout ce que j’ai pu économiser sur les fonds que la maison du roi et divers ministères avaient bien voulu m’accorder pour mon voyage, a été employé à des fouilles et à des acquisitions de monuments égyptiens de toute espèce, destinés au musée Charles X. J’ai fait scier à grand’peine et tirer du fond d’une des catacombes royales de Thèbes un très-grand bas-relief conservant encore presque toute sa peinture antique. Ce superbe morceau, provenant du tombeau du père de Sésostris, pourra