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Je n’ai pas oublié le musée égyptien du Louvre dans mes explorations ; j’ai recueilli des monuments de tout volume, et les plus petits ne seront pas les moins intéressants. En objets de gros volume, j’ai choisi sur des milliers trois ou quatre momies remarquables par des décorations particulières, ou portant des inscriptions grecques ; ensuite, le plus beau bas-relief colorié du tombeau royal de Ménephtha Ier (Ousireï), à Biban-el-Molouk ; c’est une pièce capitale qui vaut à elle seule une collection : il m’a donné bien du souci et me fera certainement un procès avec les Anglais d’Alexandrie, qui prétendent être les propriétaires légitimes du tombeau d’Ousireï, découvert par Belzoni aux frais de M. Salt. Malgré cette belle prétention, de deux choses l’une : ou mon bas-relief arrivera à Toulon, ou bien il ira au fond de la mer ou du Nil, plutôt que de tomber en des mains étrangères. Mon parti est pris là-dessus.

J’ai acquis au Caire, de Mahmoud-Bey le Kihaïa, le plus beau des sarcophages présents, passés et futurs ; il est en basalte vert, et couvert intérieurement et extérieurement de bas-reliefs

    s’assurer tout l'honneur : il paraissait très-désireux d’obtenir, par le succès d'une telle entreprise, les suffrages de l’Europe savante. D’autres vu l'ont aujourd’hui détourné des sources du Nil. C. F.