Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la brise était trop forte pour pouvoir sans danger communiquer avec le lazaret dans une petite embarcation ; il m’indique un nouveau rendez-vous pour demain à une heure : mais à cette heure-là, je serai déjà loin de Toulon, puisque notre embarquement aura lieu entre neuf et dix heures du matin. Nos gros effets sont à bord, et nous sommes prêts à dire adieu à la terre ferme. On me fait espérer de toucher en Sicile. J’ai demandé à l’amiral qu’il permît au commandant de nous débarquer quelques heures à Agrigente ; cela est accordé. C’est à la mer à nous le permettre maintenant. Si elle est bonne, j’écrirai à l’ombre d’une des colonnes doriques du temple de Jupiter.

Adieu ; soyez sans inquiétude, les dieux de l’Égypte veillent sur nous.


En mer, entre la Sardaigne et la Sicile, 3 août 1828.

Je vais essayer d’écrire malgré le mouvement du vaisseau qui, poussé par un vent à souhait, marche assez rapidement vers la côte occidentale de Sicile, que nous aurons ce soir en vue, selon toute apparence. Jusqu’ici la traversée a été des plus heureuses, et le plus difficile est fait : mon estomac a subi toutes ses épreuves, et je me trouve parfaitement bien maintenant. Le repos forcé dont on jouit sur le bâtiment, et