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pas un sou de moins, malgré tant de désastres.

C’est avec bien du regret, comme on se l’imagine sans doute, que j’ai dit adieu aux magnificences de Thèbes, que j’habitais depuis six mois. Notre dernier logement a été, à Karnac, le temple de Oph (Rhéa), à côté du grand temple du sud, au milieu des avenues de sphinx, et à la porte du grand palais des rois.

A notre retour à Thèbes, au mois de mars passé, nous avions exploité le palais de Louqsor et fait dessiner tous les bas-reliefs de quelque intérêt, en commençant par les immenses tableaux des deux massifs du pylône ; ce sont donc les seuls édifices de Karnac que nous avions encore à étudier. Ce travail a été exécuté avec ardeur, et mes portefeuilles renferment, sans exception, la série de tous les bas-reliefs historiques, un peu conservés, du palais de Karnac, aussi beaux de style et d’exécution que ceux d’Ibsamboul, s’ils ne leur sont même réellement supérieurs. Tous concernent les campagnes de Ménephtha Ier (Ousireï) en Asie ; j’ai fait prendre, de plus, une cinquantaine de dessins de bas-reliefs qui méritent aussi le titre d’historiques, puisqu’ils représentent des Pharaons qui complètent ou enrichissent plusieurs de mes recueils relatifs aux XVIIIe, XIXe, XXe, XXIe et XXIIe dynasties. Karnac est un amas de palais et de temples ;