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nous suffira pour relever le peu de bas-reliefs historiques encore existants dans le grand palais des rois, et pour noter ce qu’il y a de plus saillant dans les scènes religieuses, si nombreuses dans cette curieuse construction. Je compte donc me mettre sérieusement en route pour Paris au commencement de septembre, époque à laquelle nous dirons adieu à Thèbes notre vieille mère. Nous reverrons Dendéra en descendant, et après une station au Kaire, nous nous retrouverons bientôt à Alexandrie.

Si l’on doit voir un obélisque égyptien à Paris, comme vous me l’écrivez, que ce soit un de ceux de Louqsor ; Thèbes se consolera de cet enlèvement en gardant l’obélisque de Karnac, le plus beau de tous et le plus digne d’admiration ; mais je ne donnerai jamais mon adhésion (dont on saura fort bien se passer, sans doute) au projet de scier en trois parties un de ces magnifiques monolithes : ce serait un sacrilège : tout ou rien. Je ne doute pas qu’on ne puisse mettre sur le Nil et charger sur un radeau proportionné l’un des deux obélisques de Louqsor, et je désigne celui de droite pour de très-bonnes raisons, quoique le pyramidion en soit altéré et que le monolithe soit moins élevé de quelques pieds que celui de gauche. Les grandes eaux de l’inondation emmèneraient facilement l’embarcation