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la part de M. Léon de Laborde, arrivant d’Alexandrie en trente-trois jours. Il me dira certainement ce qu’il faut craindre ou espérer ; le ton de sa lettre est d’ailleurs très-rassurant, et je n’en augure que de bonnes nouvelles.

Nos Parisiens sont arrivés ce matin ; et nos Toscans le soir, après un voyage de quinze jours. Ils ont eu toutes les peines du monde à traverser le cordon sanitaire établi à la frontière du Piémont par le roi de Sardaigne qui, trompé par les exagérations d’un capitaine marchand de Marseille, débarqué à Gènes, s’est imaginé que la peste ravageait la Provence ; les régiments ont marché pour occuper tous les débouchés des Alpes, et les lettres et journaux venant de France sont tailladés et passés au vinaigre. Il est connu en Italie que nous mourons ici et à Marseille par centaines : tandis que le temps est superbe, grâce à une brise d’ouest qui rafraîchit l’air et nous jettera en pleine mer en moins d’une heure.

La mer promet d’être excellente. J’ai déjà essayé mon estomac, et je le crois assez bien amariné, ayant couru la rade en barque par une mer assez grosse.


30 juillet.

Il m’a été impossible de voir M. de Laborde ;