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« Voici ce que dit Mouth, dame du ciel : Mon fils qui m’aime, seigneur des diadèmes, Rhamsès chéri d’Ammon, moi qui suis ta mère, je me complais dans tes bonnes œuvres ; nourris-toi de mon lait ».

Ce tableau fait pendant à une composition analogue, sculptée sur la paroi opposée : la déesse Hathôr, la Vénus égyptienne, nourrissant le roi Ménephtha Ier, et lui adressant les mêmes paroles.

La frise entière de la salle hypostyle se compose des noms et prénoms répétés de ce Pharaon, environnés des insignes du pouvoir souverain. On les retrouve aussi sur les dés et dans les ornements de la base des colonnes, mais entremêlés aux cartouches de Rhamsès II. Les architraves portent plusieurs inscriptions dédicatoires de la salle hypostyle : les unes au nom du fondateur, Ménephtha Ier, d’autres au nom de Rhamsès II, qui en acheva la décoration.

Les bas-reliefs sculptés sous le règne de ces deux princes sont remarquables par la simplicité du style, la finesse de leur exécution et l’élégante proportion des figures ; ce qui les fait distinguer au premier coup d’œil des sculptures appartenant à l’époque de Rhamsès-le-Grand : celles-ci, traitées avec bien moins de soins, portent déjà des marques évidentes de la décadence de l’art.