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ces deux palais qu’après avoir étudié à fond les petits monuments situés dans leur voisinage. Cependant l’édifice de Kourna, quoique très-inférieur en étendue à ces grandes et importantes constructions, mérite un examen particulier, puisqu’il appartient aux temps pharaoniques, et remonte à l’époque la plus glorieuse dont les annales égyptiennes aient constaté le souvenir. Son aspect présente d’ailleurs un caractère tout nouveau ; et si son plan général réveille l’idée d’une habitation particulière, et semble exclure celle de temple, la magnificence de la décoration, la profusion des sculptures, la beauté des matériaux et la recherche dans l’exécution, prouvent que cette habitation fut jadis celle d’un riche et puissant souverain.

Et, en effet, ce qui reste de ce palais occupe seulement l’extrémité d’une butte factice sur laquelle existaient aussi jadis d’autres constructions liées sans doute avec l’édifice encore debout ; tous les débris épars sur le sol portent du moins des noms royaux appartenant aux derniers Pharaons de la XVIIIe dynastie, ou au premier de la XIXe.

Sur le même axe que ces arrachements de constructions rasées, au milieu de bouquets de palmiers et de masures modernes en briques crues, s’élève un portique ayant plus de cent cinquante