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qu’ils désignent ici plus directement la montagne occidentale céleste, sur laquelle Isis partageait avec Natphé, la Rhéa égyptienne, le soin journalier d’accueillir le dieu soleil, épuisé de sa longue course et mourant, ce même dieu que la soeur d’Isis, Nephthys, avait reçu enfant, et sortant plein de vie du sein de sa mère Natphé, sur la montagne orientale. Sous un point de vue plus matériel encore, la montagne occidentale désignera la chaîne libyque, voisine du temple où sont creusés d’innombrables tombeaux, et par suite l’enfer égyptien, l’Amenthé, c’est-à-dire la contrée occidentale, séjour redoutable où régnaient Isis et son époux Osiris, le juge souverain des ames. Les bas-reliefs sculptés sur les parois latérales et sur la porte du sanctuaire, ainsi que ceux qui décorent la porte extérieure du Naos et les restes du grand propylon, représentent aussi l’empereur Othon ou ses successeurs, faisant des offrandes à Isis, déesse de la montagne d’Occident, en même temps qu’aux dieux synthrônes Manthou et Ritho, les grandes divinités du nome Hermonthite ; de semblables hommages sont aussi rendus aux dieux de Thèbes, Amon-Ra, Mouth et Chons, suivant l’usage établi d’adorer à la fois dans un temple d’abord les divinités locales, ensuite celles du nome entier, et enfin un