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d’Hermonthis : car de l’étude suivie des monuments de l’Égypte et de la Nubie, il résulte que la triade adorée dans la capitale d’un nome reparaît constamment et occupe un rang distingué dans les édifices sacrés de toutes les villes de sa dépendance, chaque nome ayant pour ainsi dire un culte particulier, et vénérant les trois portions distinctes de l’Être divin sous des noms et des formes différentes.

Les indications les plus positives à cet égard doivent résulter de l’examen des sculptures qui décorent les sanctuaires, surtout lorsque cette portion principale du temple existe dans tout son entier, comme cela arrive précisément pour les ruines situées au sud de l’hippodrome.

Quatre grands bas-reliefs superposés deux à deux couvrent la paroi du fond du sanctuaire. Les deux bas-reliefs supérieurs représentent l’empereur Hadrien, costumé en fils aîné d’Ammon, adorant une déesse coiffée du vautour, emblème de la maternité, et surmonté des cornes de vache, du disque et d’un petit trône. Ce sont les insignes ordinaires d’Isis, et la légende sculptée à côté des deux images de la déesse porte en effet Isis la grande mère divine qui réside dans la montagne de l’Occident. Les bas-reliefs inférieurs nous montrent le même empereur présentant des offrandes au dieu Monht ou Manthou,