Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tions, et qui n’a jamais été complètement terminé ; il se compose d’une sorte de pronaos et de trois salles successives, dont les deux dernières seulement sont décorées de tableaux, soit sculptés et peints, soit ébauchés, ou même simplement tracés à l’encre rouge. Ces tableaux ne laissent aucun doute sur la destination du monument, ni sur l’époque de sa construction. Il appartient au règne des Lagides, comme le prouvent une double dédicace d’un travail barbare, sculptée ultérieurement autour du sanctuaire, et les noms royaux inscrits devant les personnages figurant dans tous les tableaux d’adoration.

La dédicace annonce expressément que le roi Ptolémée Évergète II, et sa sœur, la reine Cléopâtre, ont construit cet édifice et l’ont consacré à leur père le dieu Thôth, ou Hermès ibiocéphale.

C’est ici le seul des temples encore existants en Égypte qui soit spécialement dédié au dieu protecteur des sciences, à l’inventeur de l’écriture et de tous les arts utiles, en un mot, à l’organisateur de la société humaine. On retrouve son image dans la plupart des tableaux qui décorent les parois de la seconde salle, et surtout celle du sanctuaire. On l’y invoquait sous son nom ordinaire de Thôth, que suivent constamment soit le titre sotem qui exprime la suprême