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d’été et le ciel de Provence ne pouvaient le faire supposer. Partis d’Aix à trois heures du matin, nous étions à Toulon sur les six heures du soir ; je me suis à peine aperçu de la chaleur pendant la route, grâce aux fourrures en laine dont je suis couvert ; ce qui me fait croire que le proverbe vulgaire : Qui pare le froid pare le chaud, doit être émané comme tant d’autres de la sagesse des nations.

Il m’a été impossible d’écrire d’Aix comme j’en avais le projet : le cabinet de M. Sallier m’a occupé pendant les deux jours que j’ai passés dans cette vieille ville. J’y ai trouvé quelques pièces importantes que j’ai copiées ou fait dessiner. Ce ne fut que le soir du second jour que M. Sallier me mit dans les mains un paquet de papyrus égyptiens non funéraires, dans lequel j’ai trouvé, 1o un long papyrus en fort mauvais état, qui m’a paru renfermer des observations astrologiques, le tout en belle écriture hiératique ; 2o deux rouleaux contenant des espèces d’odes ou litanies à la louange d’un Pharaon ; 3o un rouleau dont les premières pages manquent, mais qui contient les louanges et les exploits de Ramsès-Sésostris en style biblique, c’est-à-dire sous la forme d’une ode dialoguée, entre les dieux et le roi.

Cette affaire-ci est de la plus haute impor-