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variées aux sept grandes divinités élémentaires et aux dieux des nomes Thébain et Hermonthite.

Le mur de l’enceinte et les propylées d’Antonin, aussi bien que le pylône de Soter II, m’ont offert une particularité remarquable : c’est que ces constructions modernes ont été élevées aux dépens d’un édifice antérieur et bien autrement important. Les pierres qui les forment sont couvertes de restes de légendes hiéroglyphiques, de portions de bas-reliefs religieux ou historiques, telles que des têtes ou des corps de divinités, des chars, des chevaux, des soldats, des prisonniers de guerre, enfin de nombreux débris d’un calendrier sacré ; et comme on lit sur une foule de pierres, en tout ou en partie, le prénom ou le nom de Rhamsès-le-Grand, il n’est point douteux, pour moi du moins, que ces blocs ne proviennent des démolitions du grand palais de Sésostris, le Rhamesséion, ravagé depuis long-temps par les Perses, à l’époque où, sous Ptolémée Soter II et Antonin, on bâtissait les propylées et le pylône dont il est ici question.

Au pylône de Soter succède un petit édifice d’une exécution plus élégante, semblable en son plan au petit édifice à jour de l’île de Philæ ; mais les huit colonnes qui le supportaient sont maintenant rasées jusqu’à la hauteur des murs