Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/353

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toriques, l’état des arts de l’Égypte à toutes les époques principales de son existence politique : c’est en quelque sorte un tableau abrégé de l’Égypte monumentale. On y trouve en effet réunis, un temple appartenant à l’époque pharaonique la plus brillante, celle des premiers rois de la XVIIIe dynastie ; un immense palais de la période des conquêtes, un édifice de la première décadence sous l’invasion éthiopienne, une chapelle élevée sous un des princes qui avaient brisé le joug des Perses ; un propylon de la dynastie grecque ; des propylées de l’époque romaine ; enfin, dans une des cours du palais pharaonique, des colonnes qui jadis soutenaient le faîte d’une église chrétienne.

Le détail un peu circonstancié de ce que renferment de plus curieux des monuments si variés me conduirait beaucoup trop loin ; je dois me contenter de donner une idée rapide de chacune des parties qui forment cet amas de constructions si intéressantes, en commençant par celles qui se présentent en arrivant à la butte du côté qui regarde le fleuve.

On rencontre d’abord une vaste enceinte construite en belles pierres de grès, peu élevée au-dessus du sol actuel, et dans laquelle on pénètre par une porte dont les jambages, surpassant à peine la corniche brute qui surmonte le mur