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suivants : « Arrivée d’une âme dans l’Amenti. »

Plus loin, s’élève la balance infernale ; les dieux Hôrus, fils d’Isis, à tête d’épervier, et Anubis, fils d’Osiris, à tête de chacal, placent dans les bassins de la balance, l’un le coeur du prévenu, l’autre une plume, emblème de justice : entre le fatal instrument qui doit décider du sort de l’âme et le trône d’Osiris, on a placé le dieu Thôth ibiocéphale, « Thôth le deux fois grand, le seigneur de Schmoun (Hermopolis-Magna), le seigneur des divines paroles, le secrétaire de justice des autres dieux grands dans la salle de justice et de vérité. » Ce greffier divin écrit le résultat de l’épreuve à laquelle vient d’être soumis le coeur de l’Égyptien défunt, et va présenter son rapport au souverain juge.

On voit que le fait seul de la consécration de ce troisième sanctuaire à la déesse Thmeï, y a motivé la représentation de la psychostasie, et qu’on a trop légèrement conclu de la présence de ce tableau curieux, reproduit également dans la deuxième partie de tous les rituels funéraires, que ce temple était une sorte d’édifice funèbre qui pouvait même avoir servi de sépulture à des membres très-distingués de la caste sacerdotale. Rien ne motive une pareille hypothèse. Il est vrai que les environs de l’enceinte qui renferme ce monument ont été criblés d’excavations sépulcrales et de