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conquêtes du grand Sésostris, tant en Asie qu’en Afrique.

De nos jours, des dessins de la totalité de ces grandes scènes historiques, qui s’éclairent les unes par les autres, et surtout des copies exactes des inscriptions hiéroglyphiques qu’on y a mêlées en si grand nombre, acquerraient un prix infini et réaliseraient, sinon en totalité, du moins en très-grande partie, les hautes espérances qu’y rattachent les sciences historiques. Les notions positives sur le mécanisme de l’écriture hiéroglyphique sont assez avancées, et l’on a reconnu le sens d’un nombre de caractères assez considérable, pour retirer sur-le-champ, avec une certitude entière, les faits principaux et les plus précieux contenus dans ces bas-reliefs ou dans ces inscriptions, et tous les documents utiles qu’ils renferment ; enfin, avec les connaissances nouvellement acquises sur les écritures de l’ancienne Égypte, un voyage entrepris maintenant sur cette terre classique, par un petit nombre de personnes bien préparées, produira incontestablement des résultats scientifiques tels qu’on eût en vain osé les espérer dans le temps même que l’Égypte, au pouvoir d’une armée française, était livrée aux recherches d’une foule de savants qui ont beaucoup fait pour les sciences physiques, naturelles et mathématiques,