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bech ou Schilbesch. A côté de la bataille est un tableau triomphal : Rhamsès-le-Grand, debout, la hache sur l’épaule, saisit de sa main gauche la chevelure d’un groupe de captifs, au-dessus desquels on lit : « Les chefs des contrées du Midi et du Nord conduits en captivité par Sa Majesté. »

Les colonnades qui fermaient latéralement la première cour n’existent plus aujourd’hui. Le vaste espace compris jadis entre ces galeries et les deux pylônes est encombré des énormes débris du plus grand et du plus magnifique colosse que les Égyptiens aient peut-être jamais élevé : c’était celui de Rhamsès-le-Grand. Les inscriptions qui le décorent ne permettent pas d’en douter. Les légendes royales de cet illustre Pharaon se lisent en grands et beaux hiéroglyphes vers le haut des bras, et se répètent plusieurs fois sur les quatre faces de la base. Ce colosse, quoique assis, n’avait pas moins de 35 pieds de hauteur, non compris la base, second bloc d’environ 33 pieds de long sur 6 de haut.

Il faut admirer à la fois la puissance du peuple qui érigea ce merveilleux colosse et celle des Barbares qui l’ont mutilé avec tant d’adresse et de soins.

Ce beau monument s’élevait devant le massif de gauche du second pylône ou mur, détruit jusqu’au niveau du sol actuel ; c’est par nos fouil-