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qui font la guerre au grand Apophis caché dans les eaux de l’Océan. Dans les 7e et 8e heures, le vaisseau céleste côtoie les demeures des bienheureux, jardins ombragés par des arbres de différentes espèces, sous lesquels se promènent les dieux et les âmes pures. Enfin le dieu approche de l’Occident : Sev (Saturne) sonde le fleuve incessamment, et des dieux échelonnés sur le rivage dirigent la barque avec précaution ; elle contourne le grand bassin de l’ouest, et reparaît dans la bande supérieure du tableau, c’est-à-dire dans l’hémisphère inférieur, sur le fleuve qu’elle remonte d’occident en orient. Mais dans toute cette navigation des douze heures de nuit, comme il arriva encore pour les barques qui remontent le Nil, la bari du Soleil est toujours tirée à la corde par un grand nombre de génies subalternes, dont le nombre varie à chaque heure différente. Le grand cortège du dieu et l’équipage ont disparu, il ne reste plus que le pilote debout et inerte à l’entrée du naos renfermant le dieu, auquel la déesse Thmeï (la vérité et la justice), qui préside à l’enfer ou à la région inférieure, semble adresser des consolations.

Des légendes hiéroglyphiques, placées sur chaque personnage et au commencement de toutes les scènes, en indiquent les noms et les sujets,