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pharaon mort fut donc encore naturellement comparé au soleil se couchant et descendant vers le ténébreux hémisphère inférieur, qu’il doit parcourir pour renaître de nouveau à l’orient, et rendre la lumière et la vie au monde supérieur (celui que nous habitons), de la même manière que le roi défunt devait renaître aussi, soit pour continuer ses transmigrations, soit pour habiter le monde céleste et être absorbé dans le sein d’Ammon, le père universel.

Cette explication n’est point de mon cru ; le temps des conjectures est passé pour la vieille Égypte ; tout cela résulte de l’ensemble des légendes qui couvrent les tombes royales.

Ainsi cette comparaison ou assimilation du roi avec le soleil dans ses deux états pendant les deux parties du jour, est la clef ou plutôt le motif et le sujet dont tous les autres bas-reliefs ne sont, comme on va le voir, que le développement successif.

Dans le tableau décrit est toujours une légende dont suit la traduction littérale : « Voici ce que dit Osiris, seigneur de l’Amenti (région occidentale, habitée par les morts) : Je t’ai accordé une demeure dans la montagne sacrée de l’Occident, comme aux autres dieux grands (les rois ses prédécesseurs), à toi Osirien, roi seigneur du monde, Rhamsès, etc., encore vivant. »