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l’armée égyptienne est rangée en bataille ; chars de guerre à l’avant, à l’arrière et sur les flancs ; au centre, les fantassins régulièrement formés en carrés. Massif de gauche : bataille sanglante, défaite des ennemis, leur poursuite, passage d’un fleuve, prise d’une ville ; on amène ensuite les prisonniers.

Voilà le sujet général de ces deux tableaux, d’environ 50 pieds chacun ; nous en avons des dessins fort exacts, ainsi que du peu d’inscriptions entremêlées aux scènes militaires. Les grands textes relatifs à cette campagne de Sésostris sont au-dessous des bas-reliefs. Malheureusement il faudrait abattre une partie du village de Louqsor pour en avoir des copies. Il a donc fallu me contenter d’apprendre, par le haut des lignes encore visibles, que cette guerre avait eu lieu en l’an Ve du règne du conquérant, et que la bataille s’était donnée le 5 du mois d’épiphi. Ces dates me prouvent qu’il s’agit ici de la même guerre que celle dont on a sculpté les événements sur la paroi droite du grand monument d’Ibsamboul, et qui portent aussi la date de l’an V. La bataille figurée dans ce dernier temple est aussi du mois d’épiphi, mais du 9 et non pas du 5. Il s’agit donc évidemment de deux affaires de la même campagne. Les peuples que les Égyptiens avaient à combattre sont des