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tiennent encore à ce règne. Sur toutes les architraves des autres colonnes ornant les cours et les salles intérieures, colonnes au nombre de cent cinq, la plupart intactes, on lit, en grands hiéroglyphes d’un relief très-bas et d’un excellent travail, des dédicaces faites au nom du roi Aménophis. Je mets ici la traduction de l’une d’elles, pour donner une idée de toutes les autres, qui ne diffèrent que par quelques titres royaux de plus ou de moins.

« La vie ! l’Hôrus puissant et modéré, régnant par la justice, l’organisateur de son pays, celui qui tient le monde en repos, parce que, grand par sa force, il a frappé les Barbares ; le roi Seigneur de justice, bien aimé du Soleil, le fils du Soleil Aménophis, modérateur de la région pure (l’Égypte), a fait exécuter ces constructions consacrées à son père Ammon, le dieu seigneur des trois zones de l’univers, dans l’Oph du midi[1] ; il les a fait exécuter en pierres dures et bonnes, afin d’ériger un édifice durable ; c’est ce qu’a fait le fils du Soleil Aménophis, chéri d’Ammon-Ra. »

Ces inscriptions lèvent donc toute espèce de doute sur l’époque précise de la construction et de la décoration de cette partie de Louqsor ; mes

  1. C’est-à-dire la partie méridionale de la portion de Thèbes (Amon-Ei) sise sur la rive droite du Nil.