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oublié que ce roi-reine est Amensé, mère de Mœris. Le grand propylon voisin du Nil est de l’époque de Philométor, et conduisait au petit temple actuel.

Le vent souffle toujours avec autant de violence ; s’il cesse dans la nuit, nous en profiterons pour aller à Ghébel-Selséléh, où nous attend une belle moisson des temps pharaoniques. Je ne clos donc ma lettre que conditionnellement.

Toujours Ombos, le 16. Je me réjouis d’avance en pensant que j’aurai peut-être à Thèbes un nouveau courrier ; j’y serai à la fin du mois. Je trouve les lettres de Paris un peu courtes ; on oublie que je suis à mille lieues de France, et les soirées sont si longues ! Toujours fumer ou jouer à la bouillotte ! Il nous faudrait une bonne édition des petits paquets de Paris. Qu’on ne me trouve pas exigeant ; j’ai presque le droit de l’être sous les auspices des vingt-sept pages que je viens d’écrire, et que je clos au plus vite, de peur qu’on ne dise que les plus grands bavards du monde sont les gens qui reviennent de la seconde cataracte… Comme nos courriers pour le Kaire vont à pied, et que le vent ne les arrête pas, je fais partir ce soir même celui qui nous a apporté nos lettres de France… Je n’ai pas oublié les notes de M. Letronne ; il apprendra avec intérêt que le listel sur lequel est gravée l’inscription