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des ornements et des décorations, selon la destination donnée à chaque genre d’édifice. Ce point important pour la science ne peut être éclairci que sur les lieux et par des personnes versées dans la connaissance des symboles et du culte égyptiens, car les plus simples ornements de cette architecture sont des emblèmes parlants ; et telle frise, qui ne semble contenir que des arabesques ou une composition calculée pour l’œil seulement, renferme un précepte, une date, ou un fait historique.

Les doctrines le plus généralement adoptées sur l’art égyptien, et sur le degré d’avancement auquel ce peuple était réellement parvenu, soit en sculpture, soit en peinture, sont essentiellement fausses ; les nouvelles découvertes ont pu jeter de grands doutes sur leur exactitude ; mais ces doctrines ne peuvent être ramenées au vrai et assises sur des fondements solides, que par de nouvelles recherches faites sur les grands édifices publics de Thèbes et des autres capitales de l’Égypte. C’est aussi l’unique moyen de décider clairement l’importante question que des esprits, diversement prévenus, agitent encore si vivement, celle de la transmission des arts de l’Égypte à la Grèce.

Nos connaissances sur la religion et le culte des Égyptiens ne s’étendent encore que sur les