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C’est Évergète II qui se donne les honneurs de la construction de ce temple, dans les longues dédicaces de la frise extérieure.

Le même roi s’est aussi emparé, par une inscription semblable, de l’édifice de droite qui, presque tout entier, est de son frère Philométor, à l’exception d’une salle sculptée sous Tibère.

J’ai donné une journée presque entière à une petite île voisine de Philæ, l’île de Béghé, où la Commission d’Égypte indiquait le reste d’un petit édifice égyptien. J’y ai, en effet, trouvé quelques colonnes d’un tout petit temple de très-mauvais travail et de l’époque de Philométor. Mais des inscriptions m’apprirent que j’étais dans l’île de Snem, nom de localité que j’avais rencontré souvent, depuis Ombos jusqu’à Dakké, dans les légendes des dieux, et surtout dans celles du dieu Chnouphis et de la déesse Hathôr. C’était là un des lieux les plus saints de l’Égypte, et une île sacrée, but de pèlerinages longtemps avant sa voisine l’île de Philæ, qui se nommait Manlak en langue égyptienne. C’est de là qu’est venu le copte Pilach, l’arabe Bilaq, et le grec Philai, sans que, dans tout cela, il soit le moins du monde question de fil (l’éléphant), comme l’ont prétendu de soi-disant étymologistes.

Le temple de Snem (Béghé) était en effet