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dans la grande, on voit un grand bas-relief sculpté sur la paroi à gauche de cette principale pièce ; il représente la déesse Ritho, relevant de couches, soutenue encore par la Lucine égyptienne Soven, et présentée à l’assemblée des dieux ; le père divin, Amon-Ra, lui donne affectueusement la main comme pour la féliciter de son heureuse délivrance, et les autres dieux partagent la joie de leur chef. Le reste de cette salle est décoré de tableaux, dans lesquels le jeune Harphré est successivement présenté à Ammon, à Mandou son père, aux dieux Phré, Phtha, Sev (Saturne), etc., qui l’accueillent en lui remettant leurs insignes caractéristiques, comme se démettant, en faveur de l’enfant, de tout leur pouvoir et de leurs attributions particulières, et Ptolémée-Cæsarion, à face enfantine, assiste à toutes ces présentations de son image, le dieu Harphré dont il est le représentant sur la terre. Tout cela est de la flatterie sacerdotale, mais tout-à-fait dans le génie de l’ancienne Égypte, qui assimilait ses rois à ses dieux. Du reste, toutes les dédicaces et inscriptions intérieures et extérieures du temple d’Hermonthis sont faites au nom de ce Ptolémée-Cæsarion et de sa mère Cléopâtre. Il n’y a donc point de doute sur le motif de sa construction. Les colonnes de l’espèce de pronaos qui le précède n’ont point toutes été sculp-