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permit d’aborder enfin à Thèbes. Ce nom était déjà bien grand dans ma pensée ; il est devenu colossal depuis que j’ai parcouru les ruines de la vieille capitale, l’aînée de toutes les villes du monde ; pendant quatre jours entiers j’ai couru de merveille en merveille. Le premier jour, je visitai le palais de Kourna, les colosses du Memnonium, et le prétendu tombeau d’Osimandyas, qui ne porte d’autres légendes que celles de Rhamsès-le-Grand et de deux de ses descendants ; le nom de ce palais est écrit sur toutes ses murailles ; les Égyptiens l’appelaient le Rhamesséion, comme ils nommaient Aménophion le Memnonium, et Mandouéïon le palais de Kourna. Le prétendu colosse d’Osimandyas est un admirable colosse de Rhamsès-le-Grand[1].

Le second jour fut tout entier passé à Médinet-Habou, étonnante réunion d’édifices, où je trouvai les propylées d’Antonin, d’Hadrien et des Ptolémées, un édifice de Nectanèbe, un autre de l’Éthiopien Tharaca, un petit palais de Touthmosis III (Mœris), enfin l’énorme et gigantesque

  1. Ces observations mettent hors de doute l’opinion soutenue par M. Letronne il y a quelques années, et que ce savant a reproduite récemment dans un mémoire spécial, où il établit que cet ancien édifice ne peut être un tombeau d’Osimandyas décrit par Diodore de Sicile.
    (Note de l’Éditeur.)