Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ainsi l’histoire naturelle égyptienne en aussi bon ordre.

J’espère compléter et étendre dignement ces diverses séries, puisque je n’ai encore vu, pour ainsi dire, aucun monument égyptien ; les grands édifices ne commencent en effet qu’à Abydos, et je n’y serai que dans 10 jours.

J’ai passé, le cœur serré, en face d’Aschmounéin, en regrettant son magnifique portique détruit tout récemment ; hier, Antinoé ne nous a plus montré que des débris ; tous ses édifices ont été démolis ; il ne reste plus que quelques colonnes de granit, qu’on n’a pu remuer.

Je me suis consolé un peu de la perte de ces monuments, en en retrouvant un fort intéressant et dont personne n’a parlé jusqu’ici. Nous avons reconnu, dans une vallée déserte de la montagne arabique, vis-à-vis Béni-hassan-el-aamar, un petit temple creusé dans le roc, dont la décoration, commencée par Thouthmosis IV, a été continuée par Mandouéi de la XVIIIe dynastie ; ce temple, orné de beaux bas-reliefs coloriés, est dédié à la déesse Pascht ou Pépascht, qui est la Bubastis des Grecs et la Diane des Romains ; les géographes nous ont indiqué à Béni-hassan la position nommée Speos-Artemidos (la Grotte de Diane), et ils ont raison, puisque je viens de retrouver le temple, creusé dans le roc (le Spéos