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première lettre.

cendants immédiats devient évident que les noms de Chébron et de Miphra, donnés par l’historien de Sébennytus aux Pharaons que les monuments appellent Thoutmosis Ier et Thoutmosis IIe, sont ou des surnoms employés à la place du nom-propre, ou même la traduction et la prononciation des cartouches prénoms de ces princes, prénoms qui seuls pouvaient les distinguer l’un de l’autre, puisqu’ils avaient en commun le nom propre Thoutmosis. Ce nom me semble au reste avoir été d’abord celui de la famille entière.

J’ai déjà dit qu’un nombre immense de monuments, de tout genre, rappelant la mémoire du Pharaon nommé Thoutmosis II (Pl. II, no 6 a et b) dans les légendes hiéroglyphiques et Miphra ou Miphrès dans les listes de Manéthon, prouve que ce prince fut un des plus célèbres monarques de l’ancienne Égypte. Les historiens grecs qui nous ont conservé quelques détails sur les grandes actions des vieux souverains de Thèbes et de Memphis, désignent, parmi les plus illustres, Osymandyas, Mœris et Sésostris. Manéthon seul parle d’un Thoutmosis qui chassa les pasteurs de l’Égypte, affranchit son peuple et rétablit la monarchie ; mais ce Pharaon libérateur est le chef même de la XVIIIe dynastie, le trisaïeul de ce Thoutmosis IIe. L’Osymandyas de Diodore est antérieur à cette même dynastie ; Sésostris ou Ramsès appartient à la XIXe : il