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première lettre.

leurs[1] qu’une des inscriptions grecques attestant d’abord que c’est bien là cette célèbre statue parlante de Memnon, porte en même temps que le roi appelé Memnon par les, Grecs, se nommait Phaménof en langue égyptienne ; ce qui est bien le nom d’Aménof de la légende hiéroglyphique du colosse, affecté seulement de l’article masculin ph. Nous lisons en même temps, dans les extraits de Manéthon, que le roi Égyptien que les Grecs confondirent avec leur Memnon était le septième roi de la XVIIIe dynastie, roi qui porte en effet le nom d’Aménophis, Ἀμένωφις, transcription grecque très-exacte du nom d’Aménof, gravé dans les légendes hiéroglyphiques du colosse.

Cette masse de faits, que j’indique d’une manière très-rapide, nous donne ainsi un point de départ d’une certitude évidente pour la concordance du tableau d’Abydos avec les extraits de l’historien de Sébennytus. Nous en pouvons déjà conclure que les six cartouches prénoms (Pl. 1, nos 8, 7, 6, 4, 3 et 1) de cette Table, placés avant celui d’Aménophis-Memnon, se rapportent aux six Pharaons qui furent ses prédécesseurs immédiats dans le Canon de Manéthon.

Le prédécesseur d’Aménophis-Memmon, porte sur les monuments comme dans l’historien précité,

  1. Précis du système hiéroglyphique, page 236.